L’Homme Jaune, où l’art incisif
S’inscrivant dans le paysage artistique de ces dernières années sous le paraphe de l’Homme Jaune, Yasser Ameur peint tout haut ce que la rue pense tout bas. Ses oeuvres sont exposées dans bon nombre de pays d’Europe tels que la France et L’Espagne. En Algérie, plusieurs expositions lui ont été consacrées. Originaire de Tipaza, c’est à l’âge de dix Mois que ces parents s’installent à Mostaganem, ayant grandi dans un milieu où l’art prédominait, il a poursuivi le chemin tracé par son père « Ce que la plume du destin a écrit, tout l’art des hommes ne peut l’effacer … » cet adage sied parfaitement au parcours du jeune Homme au pinceau rebelle, car au final, il n’a trouvé la reconnaissance que dans cette pratique picturale. L’Origine de son blase vient de la fameuse expression qui exhale l’Algérianité ( Dahka sefra ; Rire Jaune) celui-ci représente l’humain malade qu’a enfanté le monde, perfide, au sourire hypocrite et individualiste dans une société cruelle et injuste.
A ses débuts, Yasser Ameur placarde dans les rues des villes les aventures étranges de cet Homme Jaune qui a fait sa marque de fabrique. Ces mêmes rues, il en a fait sa source d’inspiration, ses œuvres représentent les « personnages » qu’il croise en prenant le bus, dans les cafés… Il estime que les véritables artistes sont les individus dont il puise son inspiration, pour lui, il ne fait qu’interpréter et imager des expressions populaires.
« Les cafés crasseux sont des expériences uniques dans leur genre. Le public y est sensible sa curiosité est attisée s’en suivent échanges et réflexions sur l’art par des gens qui, à priori sont non-initiés à ce dernier.
Avec le temps, des amitiés se tissent, sincères et désintéressées. Et chaque tasse de café devient une rencontre inespérée, un personnage à découvrir et une histoire singulière à raconter.»
Tant en street artiste qu’en peintre, il met à nu des vérités souvent censurées, il a osé caricaturer le personnel politique dans un pays où un tel geste est passible de prison, il a aussi dénoncé l’exploitation du gaz de schiste, la misère et l’exode, l’islamisme radical qui détruit l’image de la religion. Des ta comme le célèbre radeau de la méduse, la Cène, la Vénus de Milo ou Le Baiser de Klimt sont détournées, métamorphosées et Algérianisées, elles restent néanmoins reconnaissables au premier coup d’œil. Ses œuvres parlent d’elles même, nul besoin de trop en dire !
Du pinceau à la Guitare :
Autre corde à son arc, La Musique ! Puisant son inspiration du Raï, qui selon lui, est un instigateur de liberté, d’émancipation et du libre dialogue sur l’amour entre deux êtres, il troque son pinceau contre une Guitare et scarifie avec ses mots aussi iconoclaste que ses œuvres. Ses chansons sont interdites de Radio du fait de ses paroles incisives et surtout vraies, néanmoins elles restent disponibles sur les réseaux sociaux et Youtube.
https://www.youtube.com/watch?v=nyjYrArnYn0&feature=emb_logo