TAREK ATRISSI. Designer graphique libano-néerlandais
TAREK ATRISSI. Designer graphique libano-néerlandais
Célèbre designer graphique, spécialisé dans la typographie dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le libano-néerlandais Tarik Atrissi (37 ans) était à Alger, les 12 et 13 Avril dernier, pour donner une conférence et assurer un atelier pour des étudiants en design graphique, à l’initiative de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas en Algérie, au niveau du centre ‘Sylabs’, à Alger. Le conférencier international a axé son workshop autour du thème « Le graphique design de la topographie arabe d’aujourd’hui » avec un focus sur le lettrage arabe. Artissimo l’a rencontré pour vous.
Artissimo : Pouvez vous nous parlez de votre parcours ?
Tarek Atrissi : Je suis né au Liban en 1978. J’ai grandi dans la ville du cèdre et étudié le graphique design à l’Université américaine de Beyrouth. J’ai enchainé avec un master d’art ‘interactive multimédia’ aux Pays- Bas avant de m’inscrire pour un autre master à New York- School Visual Art- J’ai eu comme enseignants des personnages de renom comme Steven Heller, Paula Scher, Stefan Sogmeister… Après ces études, je me suis installé aux Pays- Bas où j’ai créé mon propre studio de design me spécialisant dans la typographie arabe moderne. J’ai également lancé un deuxième bureau à Barcelone. Avec mon équipe, nous développons de nombreux projets dans le cadre du Branding, de la conception de logos et du Masthead design. Nous créons pas mal de typographies bilingues (lettres arabes ou latines) pour de nombreux organismes partout dans le monde.
Artissimo : Pourquoi avoir choisi la typographie arabe ?
T A : La typographie arabe est inspirée par la tradition calligraphique musulmane. L’utilisation visuelle des lettres en communications fait partie de notre culture. Dans le passé, la calligraphie arabe était très riche. Ensuite, elle a accusé un retard. J’ai observé qu’il y avait un manque et une faiblesse au niveau graphique dans les pays arabes, d’où ma motivation pour investir ce créneau. L’image du monde arabe est souvent écornée et mal représentée. Il est important de développer notre langage graphique local dans le monde arabe d’une manière contemporaine.
A : Quelles sont les institutions qui font appel à vos services ?
T A : Des organismes tels que le musée d’art moderne à Qatar, le musée Victoria And Albert et le musée V&A de Londres… Nous avons aussi réalisé la typographie de la BBC, du journal Jordanien Al-Ghad, du métro de Riad en Arabie Saoudite et certaines chaînes de télévisions arabes comme El Jazeera, pour ne citer que ceux là. Nous avons des clients partout dans le monde, en Europe, aux USA et dans la région Mena.
A : D’où puisez-vous votre inspiration ?
T A : Essentiellement de mes voyages. Là où la topographie arabe est présente. J’ai visité la plus part des pays arabes à l’exception du Yémen et de l’Egypte. Je viens de découvrir Alger pour la première fois. Je me suis baladé à travers ses rues, appareil photo au poing, et j’ai photographié les panneaux de signalisation de la ville. Pour moi, le graphisme urbain est une source intarissable d’inspiration.
A : Quels sont vos outils de travail ?
T A : Je n’ai besoin que d’un crayon, une feuille de papier et d’un ordinateur.
A : Connaissez-vous Artissimo ?
T A : En arrivant à Alger j’ai entendu parler de cette école. J’ai été agréablement surpris de découvrir qu’il existait un établissement où l’on côtoie l’art sous toutes ces facettes et qui réunit aussi bien les petites que les grands. Je souhaite longue vie à Artissimo.
Katia Sabri