WALID DROUCHE – Designer, maquilleur et coiffeur de mode
WALID DROUCHE – Designer, maquilleur et coiffeur de mode
Sans doute les fées se sont- elles penchées sur son berceau pour lui offrir, le 22 Octobre 1987, lors de son arrivée sur terre, un pack spécial ‘don créatif’. A 29 ans, Walid Drouche crée une panoplie de choses avec ses 10 doigts. Diplômé de l’Ecole supérieure des beaux -arts d’Alger, en tant que designer, il cumule plusieurs casquettes : créateur de mobilier, maquilleur -coiffeurs de top models et metteur en scène de photographes. Le 2 Avril dernier, Walid Drouche participait à une exposition de designers à Milan (Italie). Rencontre.
Artissimo : Walid, d’où tenez-vous toutes ces palettes artistiques ?
Walid Drouche : Il faut peut- être aller chercher ça du côté maternel de mon ADN. Maman est styliste modéliste. Elle aime peindre aussi. Chez mes oncles maternels, il ya de la graine d’artiste également. L’un d’entre eux travaille en comme designer céramiste à Florence, en Italie. Les autres sont de véritables touche- à- tout : peinture, sculpture, dessin…D’avoir baigné dans un tel milieu a sûrement influencé mes choix. A l’adolescence, je squattais le garage de mes parents pour fabriquer des petits meubles, genre tables, étagères, éléments décoratifs, avec tout ce qui pouvait me tomber entre les mains : bois, contreplaqué, fer…
A : La coiffure et le maquillage vous ont attirés depuis votre plus jeune âge.
W D : Vers 15 ans, j’ai commencé à coiffer et à maquiller les amies de ma mère. J’ai aussi travaillé dans le salon de coiffure de ma cousine. Les clientes disaient que j’avais un don.
A : Votre chemin était donc déjà tracé ?
W D : Absolument ! Aussitôt mon bac en poche en 2008, je me suis présenté au concours d’entrée de l’Ecole des beaux-arts d’Alger. En 2013, j’en ressortais avec le diplôme de designer en aménagement (architecture d’intérieure).
A : Vous étiez encore étudiant lorsque vous avez participé à un défilé de mode, pour la première fois en tant que coiffeur et maquilleur.
W D : Oui. J’ai travaillé avec la styliste Manouba sur un défilé de mode en hommage à Etienne Dinet, en 2008. Cela m’a fait gagner en visibilité. Une sorte de baptême de feu. J’ai ainsi mis un pied dans le milieu de la mode et du glamour. J’ai ensuite travaillé avec des photographes de mode. J’avais carte blanche pour donner libre cours à des mises en scène avec un grain d’originalité et de folie. Dans la foulée, mon carnet d’adresse de clientes s’est étoffé.
A : Vous préparez actuellement une exposition personnelle de mobiliers. Est-ce que c’est facile ?
W D : Ce genre d’exposition est plutôt rare en Algérie où on est plus coutumier d’expositions groupées. Ce qui est problématique c’est que le design n’existe pas à l’échelle industrielle. Certes, concevoir des pièces exclusives de mobilier d’auteur est aisé lorsqu’on est du domaine. Toutefois, être designer c’est aussi pouvoir réaliser des petits objets de la vie quotidienne en série. Un concept qui n’est pas encore développé chez nous, hélas !
A : Comment définissez-vous votre style et quels sont les artistes qui nourrissent votre inspiration ?
W D : J’aime bien les contrastes et les délires. Je puise mon inspiration de ce que je vois dans la société. Je qualifierai mon style de kitch volontaire. Dans mon travail, on retrouve justement le côté surchargé et kitch du réalisateur Pedro Almodovar, l’une de mes références. Je voue aussi une grande admiration au photographe et réalisateur américain David La chapelle.
A : Outre la préparation de votre exposition de mobiliers, vous réalisez actuellement une collection de sacs pour femmes.
W D : Je vois qu’on ne peut rien vous cacher. Oui, des sacs à main avec un design décalé et des matières nobles. Tout est entièrement fait main.
A : Comment avez-vous découvert Artissimo
WD : Lors du vernissage de la première édition de Picturie générale qui a été abrité par cette école. De nombreux amis participaient à cette exposition. A la fin de la journée, on s’est tous retrouvé dans la cuisine, entre anciens ‘beauzariste’ à plaisanter et à rire en nous remémorant de bons souvenirs et en partageant de belles anecdotes.
Katia Sabri